LES LARMES DU COEUR
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Pascal
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MessageSujet: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:16

Ophélie Dubreuil et Bruno Côter, n’avaient jamais fait parler d’eux. Mais étaient-ils pour autant des jeunes gens ordinaires?
Avant de rencontrer Bruno, Ophélie vivait sagement chez ses parents, dans un immeuble de la cité du Val d’Argent à Argenteuil. Son père, atteint d’une maladie mentale (il est victime d’hallucinations auditives), est déclaré invalide. Sa mère, secrétaire de direction, à pris le foyer en main. Elle interdits les sorties, emmène sa fille à l’église tous les dimanches. Jusqu’à la terminale, au lycée Romain Rolland, Ophélie s’était montrée une élève brillante, douée. ( Elle obtient même son bac, en 1991 ). Aucun des portraits hâtifs fait d’elle par la suite, ne colle avec le parcours de cette étudiante malléable et réservée. De cette jeune fille, vaguement rebelle et follement amoureuse...
Ophélie Dubreuil, à 18 ans, lorsqu’elle fait la connaissance de Bruno Côter, (son premier Amour). Il est beau comme un Dieu, romantique, fait de la philo et de l’escalade, rêve d’absolu. Ses parents, sont ouvriers syndicalistes, accueillants et ouverts. Ceux qui ont connu Bruno, le décrivent comme un garçon timide et sage.
Pas de drogue, ni d’alcool. C’est un fou de varappe, et cette passion il la fait partager à Ophélie. D’ailleurs, on peut les voir s’entraîner dans la forêt de Fontainebleau.
En 1993, Ophélie Dubreuil et Bruno Côter interrompent leurs études, qui étaient pourtant prometteuses. Pour se consacrer à quoi? A rien. Libérée du carcan familial, Ophélie s’installe avec Bruno. Ils passent l’essentiel de leur temps en interminables bavardages, avec des copains dont certains appartiennent à la mouvance autonome. Les soirées s’écoulent à refaire le monde... De ces discussions d’adolescents, il ressort que tout est pourri. Qu’il faut faire sauter ce vieux monde pour en reconstruire un, en quelque chose de neuf. En somme, ils réinventent les vielles théories de la fin du siècle dernier. Ophélie et Bruno militent au Scalp, (section carrément anti-Le Pen), soutiennent le DAL, (droit au logement). Leur haine de la société, de l’ordre établi, les policiers pourront en constater toute la force quand ils découvriront, dans la soirée du 4 octobre 1994, le repaire ou Ophélie Dubreuil et Bruno Côter (ont) conçu leur plan suicidaire!
Bruno décrète que (l’argent c’est la liberté). Il décide de voler des armes pour commette des hold-ups. Seuls, Bruno Côter et Mouloud Makalahoui, un copain, devaient se charger du braquage. Mais Ophélie a insisté pour venir avec eux. Pour ne pas laisser Bruno risquer sa vie, sans elle. Et pour lui montrer aussi qu’elle en était capable. Chez l’Ophélie Dubreuil de 1994, les experts avaient noté : (Un besoin de se prouver à elle-même, une timidité émotive et une idéalisation de l’avenir avec coupure de la réalité sociale).

Nanterre, à l’angle de la rue Gallieni et de la rue Becquet, se dresse au fond d’un jardin en friche, une bâtisse en briques, abandonnée depuis des années. Toutes les fenêtres sont murées, il y règne vraiment une atmosphère glauque. C’est là que vivent Ophélie Dubreuil et Bruno Côter, après avoir quitté leurs familles. Le rez-de-chaussée n’est qu’un ammassit d’excréments et d’ordures divers. Ils y squattent le premier étage, dont ils ont tapissé les mûrs d’affiches de cinéma. Le salon ressemble à un dépotoir, des sacs à dos, des tennis,
des papiers traînent partout, au milieu des bouteilles vides, du pain rassis et des restes de pizza. Des sous vêtements féminins se mêlent à des tee-shirts d’une propreté douteuse. Quelques livres d’école, des traités de philosophie, côtoient les reliefs d’un repas composé de taboulé et de poulet. Mais ce désordre de fin du monde n’a rien d’innocent !

Sûr une table, prés d’un catalogue d’armurier, traînent les tracts d’une organisation anarchiste inconnue : L’OPR, (organisation de propagande révolutionnaire).
« Citoyens, proclame l’un de ces tracts, nous allons tous mourir. Pourquoi vivre pour d’autres... »
A côté de ces tracts, se trouve des boites de cartouches calibre 12, de type Sauvestre, (particulièrement Meurtrières).Ophélie Dubreuil et Bruno Côter, en ont bourré leur sac de sport avant de quitter leur squat. Ce soir, fini la théorie, il n’y à plus d’espoir...
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:18

Ils passent à l’action.
Le 4 octobre 1994, à 21h25, cagoulés et armés de deux fusils à pompe, Ophélie et Bruno surgissent dans le local de surveillance de la préfourrière de la rue Marseillaise à Pantin. Ils neutralisent les deux gardiens de la paix de permanence, ils leur dérobent leurs armes, deux pistolets Manhurin de calibre 38, et les aspergent de gaz lacrymogène. Ensuite, Ophélie et Bruno s’enfuis en courant... Dehors, le couple rejoint Mouloud Makalahoui, (membre lui aussi de la mystérieuse OPR). Qui fait le guet. Ils lui remettent une arme, Makalahoui disparaît. Ophélie et Bruno ont projetés de rentrer en métro. Mais l’un des policiers aveuglé par le gaz lacrymogène sort de la guérite pour respirer un peu d’air frais. Ophélie (panique) et se rue sûr un taxi qui est à l’arrêt à un feu rouge de la rue Marseillaise. Les deux jeunes gens s’engouffrent dans la voiture, braquent le chauffeur,
Kaladou Loliad et son passager, le Dr Paul Delaroche. Ils exigent d’être conduits au métro Nation. (La tension monte à l’intérieur du véhicule), le chauffeur refuse de leur livrer ses papiers d’identité. Le Dr Paul Delaroche cherche alors, à détendre l’atmosphère. Il propose à Ophélie de lui offrir son chapeau, qui semble l’amuser. Elle le remercie d’un sourire et d’une main pausée sur la sienne. Puis retourne en vitesse à ce qui parait être sa
seule préoccupation du moment : Récupérer les papiers du chauffeur de taxi.
Loin de céder, Kaladou Loliad, grille le feu rouge du Cours de Vincennes et du Boulevard de Charonne. Il vient d’apercevoir de l’autre côté du carrefour, une voiture de police, avec à son bord trois policiers de la brigade anti-criminalité du 11e arrondissement de Paris, qui est en train d’effectuer un demi-tour. Kaladou Loliad fonce dessus, délibérément. Sa Mercedes vient s’encastrer contre le flanc droit du véhicule de police. Aussitôt, Bruno Côter se met à tiré sur les policiers, qui à leurs tours répliquent. Dans un fracas du tonnerre, Ophélie Dubreuil ouvre d’un mouvement brusque le sac de sport, se saisie d’un fusil à pompe, l’acier de la culasse claque sèchement, (la fusillade redouble). Les consommateurs d’un Bar et d’une Brasserie de la Nation, s’enfuient en renversants les tables. Deux des policiers L-G 25 ans et T-M 30 ans, ainsi que Kaladou Loliad 49 ans, sont abattus. Les hurlements de terreur des passants se mêlent aux détonations. Le Dr Paul Delaroche parvient à s’échapper en rampant et à se mettre à l’abri. Les voitures se dirigeants vers la Place de la Nation, font brutalements demi-tours. Le troisième fonctionnaire de police est blessé, ainsi que deux passants. Ophélie, genou à terre, une cartouchière posée sur le sol, recharge son fusil. Des piétons courent se cacher derrière les arbres de la contre-allée. Des badauds sont allongés un peu partout sûr l’Avenue...

Deux policiers en patrouilles s’abritent derrière un véhicule en stationnement, et vident leurs armes en direction d’Ophélie Dubreuil et de Bruno Côter, qui ripostent avec un sang froid stupéfait, bien calés sûr leurs jambes, comme au stand de tir.
Bruno est atteint à la jambe, mais il s’empare des armes des deux policiers mort et se dirige vers une BMW immobilisée derrière la voiture de police. Le conducteur de la BMW, Vincent Summer, est à son tour pris en otage et contraint de rouler vers le bois de Vincennes. Le motard JL-P, se lance à leurs poursuites, essuyant les tirs du couple Dubreuil-Côter. Une balle vient ricocher sur la mentonnière de son casque, c’est une chance ! Elle lui aurait traversé la gorge.

Alertés par messages radio, plusieurs motards et véhicules de police convergent vers la Route de Gravelle, dans le bois de Vincennes, ou la BMW poursuit sa course folle. Pour l’obliger à s’arrêter, le motard G-J 37 ans, de la compagnie motocycliste du Val-de-Marne, couche son engin au milieu de la chaussée. Le conducteur de la BMW l’aperçoit du bout se son capot. Son pied tremble sur la pédale d’accélérateur. Puis il appuie de toutes ses forces sur le frein, (pied au plancher). La BMW crisse, se met en travers.
Une nouvelle fusillade éclate. D’autres policiers arrivent sur les lieux. Vincent Summer ouvre sa portière et court en criant aux policiers :
-Ne tirez pas, je suis un otage!
A cet instant, il s’écroule la jambe en sang. Les balles sifflent au dessus de sa tête. Ophélie Dubreuil et Bruno Côter, accroupis sur le siège arrière de la BMW mitraillent les policiers. Le motard G-J, est tué d’une balle en pleine tête! Un autre policier S-B 24 ans, est également touché à la tête, son collègue P-M, prend le soin d’ajuster Bruno Côter, qui atteint de quatre balles vient de s’effondré grièvement touché à l’abdomen, et à la tempe droite. Ophélie comprend qu’ils sont arrivés au bout de leur (cavale), elle dépose un baiser sûr les lèvres de Bruno, jette son arme, puis elle sort de la voiture les mains en l’air.
Une seconde plus tard, les menottes se referment sur ses poignets. C’est fini, il est 21h45.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:19

Toute la nuit, les inspecteurs de la brigade criminelle se relaient dans un bureau du 36 Quai des Orfèvres ou à été transférée Ophélie. Mais elle se terre dans un mutisme complet. Pour meubler le silence, les policiers lui (tendent) des perches, imaginent des scénarios pour tenter de comprendre ce qui s’est passé.
Tassée, depuis douze heures sur une chaise, un gros hématome au visage, Ophélie reste muette. A peine a-t-elle un battement de cils lorsqu’on lui apprend que Bruno Côter vient de mourir. Ce n’est qu’au petit matin qu’elle prononcera son nom d’une voix indifférente :
-Ophélie Dubreuil... Je m’appelle Ophélie Dubreuil.
Et elle fermera les yeux, lorsqu’on lui mettra sous le nez un des écrits abandonnés dans le squat de Nanterre, un tracé à l’écriture surchargé de ratures, écrit à l’encre violette sur un cahier d’écolier :
« Nous voulons finir la vie en même temps que nous même... Pas de limites à notre appétit... Pas de frein à notre jouissance... Nous voulons en finir avec ce monde irréel »

Quelques minutes après son arrestation, Ophélie Dubreuil,qui vient d’avoir 19 ans, est photographiée par la police : Un visage pointu d’adolescente androgyne, lèvres serrées, mèches blonde en bataille, regard buté, c’est l’image d’elle qui sera diffusée le lendemain dans toute la presse.

Septembre 1998, Ophélie à 23 ans, elle prépare son procès à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Sûr le cliché d’identité, un sourire franc et discret, de grands yeux lumineux, un corps de femme que l’on devine maintenant sous de longs cheveux. Entre ces deux photos, quatre ans ont passé. Quatre ans de détention, de réflexion, de maturation. Ses avocats disent qu’Ophélie a mûri, qu’elle est intelligente, vive. Le psychiatre qui l’a examiné en juillet dernier souligne la métamorphose : « La Gamine », qui resta murée pendant des mois dans un désespoir morbide est maintenant une jeune femme responsable, capable d’une prise de conscience, et de ce fait, elle accède à un certain degré de culpabilité par rapport aux actes reprochés, note l’expert. Cela suffira-t-il à lui éviter la prison à vie? Juges, jurés et avocats traqueront son passé pour comprendre...
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:20

Ophélie, saura-t-elle dire pourquoi, le soir du 4 octobre 1994, cinq personnes sont mortes dans un nuage de poudre? Saura-t-elle expliquer qui était vraiment Bruno Côter, abattu par la police à l’issue de ce rodéo sanglant? Et pourquoi elle l’a suivi jusqu’au bout de cette folle équipée? En interrogeant Ophélie Dubreuil, mais aussi des dizaines de témoins et d’experts, la Cour d’assises de Paris va tenter de décrypter ce qui apparaît encore quatre ans après les faits, comme un déchaînement de violence absurde, et incompréhensible.
Les expertises balistiques l’ont prouvé : Les balles mortelles qui ont atteint trois policiers et un chauffeur de taxi, ont toutes été tirées par Bruno Côter. Mais l’accusation note, (qu’Ophélie Dubreuil a participé par sa présence, son action, son soutien et son encouragement apporter à son ami, à l’ensemble des faits perpétrés le 4 octobre 1994). Considérée comme co-auteur et non comme simple complice, elle sera donc seule à répondre de quatre meurtres et de douze tentatives de meurtre. A ses côtés, Mouloud Makalahoui est poursuivi pour sa participation au prélude, le vol à main armée à la préfourrière de Pantin. Makalahoui à donner du fil à retordre aux enquêteurs, c’est lui que les policiers ont traqués pendant des mois durant sur la foi de témoignages relatant la présence d’un complice auprès du couple Dubreuil-Côter à la préfourrière de Pantin. Mouloud Makalahoui, 33 ans, comparait donc aux côtés d’Ophélie Dubreuil pour vol à main armée et pour association de malfaiteurs. Makalahoui, n’a cessé de tenter de brouiller les pistes désignant même deux personnes, qui seront incarcérés puis finalement blanchis par Ophélie Dubreuil. Makalahoui nie avoir participé à l’opération et même connaître le couple Dubreuil-Côter. Décrit comme un mythomane par les experts, il se prétend (agent de l’ombre), à la solde de la France et de l’Algérie. Chargé par les services secrets d’infiltrer les milieux autonomes de la banlieue Parisienne. Les alibis contradictoires qu’il a fournis pour la soirée du 4 octobre 1994 n’ont pu être vérifiés. Pas plus que ses soit disantes activitées secrètes. D’ailleurs, l’enquête n’a pas permis de cerner un mobile politique qu’Ophélie Dubreuil n’a jamais revendiquée.

Ophélie n’a jamais contesté avoir activement participé aux deux prises d’otages et aux deux fusillades. Elle reconnaît aussi avoir tiré sûr les policiers, mais ne se souvient pas d’avoir, comme le relatent certains témoins, poussé Bruno Côter à les descendres!
Les deux otages qui ont miraculeureusement échappé à la mort, le Dr Paul Delaroche passager du taxi, et Vincent Summer conducteur de la BMW, donnent de leurs ravisseurs une image ambivalente.
(A la fois paniqués et déterminés à échapper à tout prix à la police, Ophélie et Bruno semblaient être pris dans un engrenage mortel et délirant).

Il faudra donc chercher des explications dans la vie de ce tout jeune couple, à peine sorti de l’adolescence, balançant entre normalité et révolte, entre rêve et réalité. Selon les experts psychiatres, Ophélie Dubreuil était subjuguée par la personnalité romantique et exaltée de Bruno Côter, qui exerçait sur elle, une emprise manifeste. Mais l’amour... Peut-il tout expliquer?
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:21

Jeudi 17 septembre 1998, la cour d’assises de Paris juge Ophélie Dubreuil, (surnommée voilà quatre ans : La tueuse de flics).
C’est les poings enfoncés dans les poches de sa veste, qu’Ophélie entre dans le box des accusés, entourée de deux gendarmes. Elle fait face à un mûr de photographes, les flashs crépitent, l’aveuglent...
De très nombreux avocats en robes noires vont et viennent dans un prétoire archi-comble. On entasse les derniers témoins au fond de la salle. L’atmosphère est électrique, de celles qui accompagnent toujours les procès d’exception. Ophélie s’essuie les yeux du dos de la main, et se laisse tomber sûr le banc des accusés. Pour quelques instants, l’attention se détourne d’elle. Mouloud Makalahoui, son complice présumé, entre à son tour dans le box. (Petit homme brun aux cheveux ras). C’est lui qui aurait persuadé Bruno Côter de faire des braquages. Et il aurait participé à l’expédition contre la préfourrière de Pantin, en faisant le guet. Puis c’est au tour du président Gerfaud de tirer au sort les jurés : Sept Femmes et deux hommes. Et de faire l’appel des témoins. Ensuite, c’est la longue lecture de l’arrêt de renvoi rappelant le périple sanglant réalisé par le couple Dubreuil-Côter, du 4 octobre 1994.
-Mademoiselle Ophélie Dubreuil, levez-vous.
Elle obéit. Ses épaules tombent sous le poids des regards embués des familles des victimes, assises face à elle, et ceux, plus curieux du public.
-Je voudrais dire aux familles des victimes que je suis désolée. Je comprends leurs douleurs. Je sais ce que représente l’arrachement d’un être cher. Tout cela a été un enchaînement effroyable. J’aurais aimé que ça n’arrive pas.
-Ophélie Dubreuil, coupe alors le président Gerfaud, parlons des faits qui vous sont reprochés. Le 30 septembre1994, vous avez bien acheté un fusil à pompe à trois coups?
-Oui, mais j’ignorais à quoi il allait servir.
-Pourtant, selon le témoignage du vendeur, vous l’avez échangé dès le lendemain contre un fusil, à six coups celui-là, parce que vous ne jugiez pas le précédent assez autonome?
-C’est Bruno qui m’a demandé de le faire...
Elle craque. Les larmes coulent en silence, sans qu’elle puisse les maîtriser. Une pause et elle reprend :
-Au début de l’Automne 1994, Bruno a perdu son job, il était dégoûté. Avec Mouloud, un bref regard à Makalahoui, son co-inculpé, ils ont commencé à parler de braquages. Mais il leur fallait des armes. Pour s’en procurer, ils ont eu l’idée d’attaquer la préfourrière de Pantin. Le président insiste :
-Pour aller braquer la préfourrière de Pantin, vous avez emmené deux fusils à pompe et surtout trente-huit cartouches de gros calibre. Pourquoi un tel armement? Ophélie se dandine dans le box comme une enfant, martelant ses jambes de ses bras ballants.
-Je ne sais pas. C’est Bruno qui a rempli les cartouchières avant de partir du squat de Nanterre. C’était stupide.
-Vous maintenez que votre seule motivation était de voler des armes?
-Oui, Bruno voulait une arme de poing. Pour faire des braquages. C’était un fantasme...
Lorsqu’elle suit Bruno Côter le 4 octobre 1994, Ophélie n’a que peu d’informations sur ce qui se trame. Elle ne pose pas de questions. Bruno lui a rapidement montré comment manier le fusil à pompe.
-Un enfant de cinq ans saurait s’en servir, explique à la barre l’expert en balistique.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:23

L’accusée baisse les yeux, à nouveau les essuies. Le président Gerfaud reprend :
-Pourquoi Bruno Côter a-t-il tiré tout de suite sur les policiers, Place de la Nation, et pourquoi avez-vous embrayé à sa suite?
-J’étais avec Bruno, j’avais très peur pour lui. Je voulais le protéger. D’une certaine façon, j’essayais d’être à la hauteur.
-Pourquoi avez-vous acheté un fusil à pompe quelques jours plus tôt? L’interroge Me C, avocate des parties civiles.
-Je voulais faire plaisir à Bruno, l’aider.
-Vous voulez nous faire croire, qu’on achète aux gens des fusils à pompe pour leur faire plaisir, ou pour les aider dans la vie de tous les jours? Reprend l’avocate, sur un air peu commode.
-Ben, heu...C’est que je voulais lui rendre service.
Le témoignage du Dr Paul Delaroche est attendu par les deux côtés de la barre :
-Le 4 octobre 1994, j’ai quitté mon cabinet du 8e arrondissement vers 21h30, pour me rendre à mon domicile.
J’ai préféré prendre un taxi plutôt que le RER. J’ai indiqué un itinéraire au chauffeur, je voulais qu’il passe par la Porte d’Asnières, mais le périphérique était fermé. Alors, ont à pris le boulevard sur la droite, arriver à la Porte de Pantin, ont s’est arrêter à un feu rouge, là j’ai vu deux jeunes traversés la chaussée, le garçon avait un sac de sport et une arme à la main. Il a fait le tour de la voiture et a ouvert la portière arrière gauche. Son amie est venue s’assoire au milieu de la banquette à côté de moi. Le chauffeur de taxi a dit :
- Vous ne voyez pas que j’ai un client? Puis Bruno Côter, s’est à son tour jeté dans la voiture en mettant le canon de son pistolet sur sa nuque, en lui dissant :
-A la Nation, vite!
A vrai dire, ils ne m’ont pas paru vraiment surexcité. Bien sûr, l’atmosphère était un peu tendue, mais j’ai tout de suite vu, que je n’avais pas affaire à des délinquants de base. Pour détendre un peu leurs esprits je leur ai dit :
« Ont va vous déposer à la Nation, tout va bien se passer » C’est à ce moment-là, qu’Ophélie Dubreuil ma répondu :
-Pas de psychologie docteur Freud.
Le président Gerfaud s’étonne de tant de clairvoyance...
-C’est quand Bruno Côter nous a demandé nos papiers d’identité, que la tension est monté dans la voiture. Moi, j’ai tout de suite donner ma carte, mais le chauffeur à prétexté que la sienne était dans la boite à gants, et qu’il ne pouvait pas conduire et se baisser en même temps.
-Il est beau votre chapeau, me dit Ophélie Dubreuil.
-Je vous l’offre lui dis-je.
-Non, merci.
-Et puis elle s’est littéralement jeter sur le siège avant pour fouiller la boite à gants, elle ne trouvait pas les papiers du chauffeur, elle s’énervait :
-Tu vas nous donner tes papiers, ou je t’arrache l’oreille!
-Elle avait un regard de fauve...
La voiture cahotait, nous roulions à 40 km/h, en 5e. Et puis, le chauffeur a accéléré, à griller un feu rouge et à percuter un véhicule de police. Je me rappelle du regard ahuri des policiers. Le Dr Paul Delaroche, estime que la situation n’aurait pas dégénérer si Kaladou Loliad, le chauffeur de taxi, n’avait pas paniqué.
-Ca canardait de partout, sur le coup, j’ai pensé que j’allais y rester, moi aussi. J’ai profité d’un moment d’inattention pour me sortir de la voiture et me mettre à l’abri. Des gens disaient :
-Ils tournent un film.
-J’ai crié, couchez-vous!
-A votre avis, l’interroge le président Gerfaud, Bruno Côter et Ophélie Dubreuil étaient-ils nerveux?
-Non, pas du tout.
-Vous semblaient-ils paniqués?
-Ils n’étaient pas paniqués, répond le Dr Delaroche. Mais très déterminés, au contraire. Ils me faisaient penser aux figures mythiques d’Action Directe, ou à Bonnie and Clyde. J’ai même vu, Ophélie Dubreuil recharger son fusil à pompe avec sang-froid.
Depuis l’ouverture de son procès, devant la cour d’assises de Paris, Ophélie Dubreuil s’en était sortie par quelques trous de mémoire, (involontaire).
Des : Je sais pas... Des : Bruno pensait que... Des : Bruno disait que... Cherchant à se rehausser aux yeux de son petit ami mort. Mais, les propos de témoins de la fusillade de la Nation, auront sans doute laissé des traces sur les jurés.
Visiblement très ému, Vincent Summer le chauffeur de la BMW, sanglote à la vue des armes disposées devant lui dans la vitrine des pièces à conviction. Mais son récit ne varie pas. Pris en otage lui aussi par le couple Dubreuil-Côter, il confirme à la barre, le rôle actif joué par l’accusée le soir du 4 octobre 1994.
-Ils venaient de tués trois personnes. Je les ai suppliés de ne pas me faire de mal. Pour les calmer, j’ai dit que moi non plus je n’aimais pas les flics, et que j’allais les aider. Alors, Bruno Côter m’a tapé sur le genou en disant :
-Toi, t’es un mec de chez nous!
Vincent Summer convainc ses ravisseurs de ne pas prendre le périphérique mais de filer vers le bois de Vincennes.
-Ils ne savaient pas où ils allaient. Très nerveux, Bruno Côter répétait sans cesse :
-On va se faire serrer.
Au sortir d’un virage, Vincent Summer voit dans son rétroviseur qu’un motard de la police les à pris en chasse. Ophélie Dubreuil tend son fusil à pompe enrayé à Bruno, l’autre à été laissé Place de la Nation. Bruno le manipule.
-Elle lui à dit : Bute-le! Bute-le! Une détonation m’a soufflé la tête, la vitre arrière a explosé. J’ai vu le motard voler littéralement sous l’impact et sa moto s’écraser contre un arbre. Puis, Vincent Summer aperçoit du bout de son capot, deux voitures de police et des motards barrant la route.
-Là, j’étais sûr de mourir à mon tour. J’ai prié. Je sens encore la chaleur du canon du fusil à pompe quand Ophélie Dubreuil me l’a mis entre les côtes, en me dissant :
-Si tu t’arrêtes, je te butte!
Mais Vincent Summer freine de toutes ses forces, une nouvelle fusillade éclate. Il saute de la voiture et se retrouve à terre face à un policier qui braque son arme sur lui. Une balle se fiche dans son genou.
-Les flics se sont jetés sur moi. J’étais à terre, mains dans le dos et menotté. Je voyais Bruno Côter qui tentait de respirer à coups de grandes inspirations rauques. Ophélie Dubreuil s’est penchée sur lui, elle l’a embrassé, et les policiers l’ont embarquée...
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:25

C’est vrai que j’ai eu la peur de ma vie. Mais je ne lui en veux pas, c’était une Gamine, par contre j’en veux aux policiers, j’attends toujours leurs excuses. Reste l’impression contrastée qu’Ophélie laisse une fois de plus aux témoins.
-Elle était très calme, alors que Bruno Côter très excité s’agitait dans tout les sens, se souvient Vincent Summer. Elle m’a demandé si je savais faire des tête-à-queue, comme dans les films. Le président Gerfaud s’adresse alors à Ophélie :
-Vous vous croyiez au cinéma?
-Euh, non. J’ai du dire des conneries...
Un livreur de pizza pris dans la fusillade de la Nation, précise au moment des faits :
-D’un côté elle semblait très déterminée. Elle était dans une rage folle, mais quand son ami blessé s’est éloigné un peu, elle l’a rappelé. Sans lui, elle semblait perdue, fragile. Lèvres serrées derrière son poing fermé. Ophélie se tait, inerte. C-P, l’un des gardiens de la paix qui était de permanence à la préfourrière de Pantin, dans la soirée du 4 octobre 1994, entre à présent dans le prétoire.
-Ils étaient tous les deux cagoulés, explique-t-il. Le garçon a dit :
-Face contre terre!
-Mon collègue et moi-même nous avons obéi. Il nous a délestés de nos armes. Ensuite, il nous a demandé nos menottes. Quand ils ont réalisé que nous n’en avions pas, ils se sont énervés. Ils nous ont tiré la tête en arrière et nous ont aveuglés à plusieurs reprises avec une petite bombe lacrymogène. Ils étaient tellement furieux que j’ai cru qu’ils allaient nous tuer!
-Je m’appelle R-D, et je suis gardien de la paix. J’étais dans la voiture de police attaquée par le couple Dubreuil-Côter, Place de la Nation. Un regard rapide vers le box d’Ophélie et le policier poursuit :
-Mes deux camarades sont morts. Moi-même, j’ai été blessé dans le dos. Mais je ne sais pas qui m’a tiré dessus.
C’est au tour de C-G, ex-patron de la brigade criminelle, de s’avancer jusqu’à la barre des témoins.
-Il résulte de notre enquête, dit-il, qu’Ophélie Dubreuil a été vue en train de tirer sur plusieurs personnes. Un témoin l’a aperçue alors qu’elle faisait feu sur un noir, (le chauffeur de taxi). Un autre témoin l’a vue attraper un policier par le col de sa vareuse et lui tirer dessus à deux reprises dans le dos. Après cette déposition, l’atmosphère se fait de plus en plus lourd dans la cour d’assises. D’autant plus que, passants, habitants des immeubles voisins, garçons de café. Ont livré aux jurés des détails accablants.
Mais leurs récits, parcellaires et contradictoires, sont contredits par les expertises balistiques selon lesquelles seul Bruno Côter aurait tiré les balles mortelles. Me L, qui défend Ophélie Dubreuil, s’est donc employé à démontrer la fragilité de ces témoignages.
Le motard G-J, tué également par Bruno Côter, a été cependant touché par une balle de fusil, tirée simultanément par un autre tireur. Tant l’expert balistique que le légiste qui lui succède sont formels : Ils constatent sur G-J, une deuxième plaie ( superficielle ), de 1,8 cm de large, tirée d’une balle tangentielle de plus gros calibre. Pour eux nul doute, On la doit à un fusil à pompe, et l’angle diffèrent des deux tirs sur le policier, montre qu’il y a bien eu deux tireurs...

Les conclusions des experts sont formelles : Toutes les balles mortelles qui ont été tirée, proviennent de pistolets voler aux forces de l’ordre. Malgré les insinuations de la partie civile, il est évident que Bruno Côter ait utilisé ces armes de poing. D’ailleurs, leur otage de la Place de la Nation, le Dr Paul Delaroche, ne voit Ophélie Dubreuil tirer qu’au fusil à pompe. Au légiste de terminer :
-Personne n’a été abattu à terre. Comme l’affirmaient certains témoins.
Ophélie, nie pourtant avoir visé le motard et soutient, contre l’évidence, que Bruno a pu tirer avec les deux armes à la suite.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:25

-Bruno était devenu fou, complètement fou, lâche-t-elle. Il a perdu l’esprit.
Le président la reprend:
-On vous a vu tirer avec un fusil à pompe par l’arrière de la voiture. Vous aviez donc une arme?
-Je ne sais plus...
Ophélie réfute ces témoignages qui la décrivent comme étant restée calme, déterminé. Ses yeux balayent le plafond, la cour, le public.
-Quand Bruno est sorti du taxi et a ouvert le feu sur les policiers, j’ai tiré pour le protéger, pour être à sa hauteur. C’est vrai qu’à ce moment, j’ai été active puisse que j’ai tiré. C’est allé très, très vite. Je n’ai pas eu le temps de réaliser. Mais je n’ai pas agi froidement.
A la fin de l’audience, Ophélie Dubreuil s’est dite : Effarée d’avoir été dans ce cauchemar, avec tous ces blessés et tous ces morts...
-Si j’ai tiré depuis le taxi, c’est par réaction de protection. Je suis vraiment désolée. Je n’ai pas de mots assez forts pour exprimer mes regrets.

Quatre jours de débats devant la cour d’assises de Paris, et toujours cette question, à laquelle Ophélie Dubreuil ne sait pas répondre : Pourquoi un vulgaire braquage à, le 4 octobre 1994, dégénéré en carnage? Présentés hâtivement au début de l’enquête comme des néo-terroristes d’extrême gauche lancés dans la lutte armée, Ophélie et Bruno, ont-ils agi au nom d’une idéologie? L’audition devant la cour d’assises de Paris d’anciens copains du couple Dubreuil-Côter a confirmé que leur implication dans le mouvement autonome parisien relevait plus d’une révolte d’adolescent que d’un véritable engagement. Ange Villeneuve, décrit à la barre l’ambiance qui régnait dans le squat de Nanterre ou le jeune
couple vivotaient :
Bruno refait le monde avec ses copains, une bande d’étudiants intellos contestataires. Il apprécie la curiosité de Côter, son impatience à s’affirmer en opposition avec la société, ses idées révolutionnaires, ainsi que sa force de caractère. Ophélie tente de participer aux débats :
-Mais elle avait du mal à se concentrer, à s’intéresser vraiment à ce qui se disait. Ange Villeneuve, lui commence à trouver pesante la présence de Mouloud Makalahoui, qui ne quitte pas le couple d’une semelle. Selon Villeneuve, c’est un pro de la manipulation, à pris un ascendant sur Bruno Côter, une sorte de pression permanente, dressant une sorte de barrière infranchissable autour du couple. (Qui n’a pas pu faire ça seul).
-Mouloud Makalahoui, était toujours présent lors de nos réunions, ajoute-t-il. L’air devenait irrespirable, au point que Ange Villeneuve se sent sur la touche.
-La fusillade? Je l’ai mis sur le compte de l’impatience de Bruno, à se prouver quelque chose. Je n’avais pas perçu chez lui une telle détermination. Certes, je sentais de la violence dans son discours, mais de la à passer à l’acte!
-Je fais un effort pour rester calme pour ne pas rire. Villeneuve est très fort en intox. Je ne connaissais ni de prés, ni de loin Dubreuil et Côter. C’est, cette fois Makalahoui, (le fameux troisième homme) qui s’énerve dans le box. Poursuivi pour avoir participé au vol à main armé à la préfourrière de Pantin. Il n’a qu’une version : Il se dit Officier de la sécurité militaire Algérienne, chargé d’infiltrer dans les banlieue Française, les groupe autonomes pour y traquer des liens avec les extrémistes Islamistes.
Cette thèse, de même que ses différents alibis pour le soir du 4 octobre 1994, a été démentie par l’enquête. Elle est jugée absurde par un policier des renseignements généraux cité à la barre. Ange Villeneuve, avait constaté que, accaparé par Mouloud Makalahoui, Bruno Côter était plus renfermé. Il ne peu s’expliquer son passage à l’acte. La haine obsessionnelle de la police, cela ne lui ressemblait pas.
D’autres membres de la bande décrivent Makalahoui, comme un affabulateur, un spécialiste de la manipulation, un mythomane. Il jouait les censeurs, semait la division dans le groupe. Ophélie lui jette un coup d’oeil rapide. Elle ne l’a jamais aimé. Makalahoui, ne la regarde pas, c’est sa tactique de défense...

Entier, intransigeant. Bruno Côter ne supportait ni la contradiction, ni les demi-mesures. Ce sont ses proches qui viennent le dire à la barre de la cour d’assises de Paris. Ophélie est émouvante. A la voir, là, désemparée et tellement coupable de l’avoir aimer... On se demande ce qui à pu l’entraîner dans cette sordide aventure. Mme Côter fait face aux jurés :
-Je sais que Bruno est responsable de tous ces morts, et de tous ces blessés.
Puis elle se tourne vers les mères, les veuves des policiers tués par son fils le 4 octobre 1994 avant qu’il ne soit lui-même abattu.
-J’ai perdu mon fils... Elle pleure, se reprend :
-Je suis désolée de toute la souffrance qu’il a créée ce soir-là. Mme Côter a vu son fils pour la dernière fois, le 4 octobre au matin.
-Il est passé à la maison vers 9h00, je croyais qu’il venait me souhaiter mon anniversaire. Mais il est resté cinq minutes, le temps de prendre un tournevis. Je ne l’avais pas vu depuis un mois. Qu’il reparte si vite, excité, m’a tellement déçu. Il n’était jamais comme çà. Il n’a jamais été violent. Elle tente de ravaler ses sanglots :
-Bruno n’aimait pas avoir tort. On ne pouvait plus discuter avec lui. Il avait abandonné ses études de fac, il disait que ça ne servait à rien, que ça ne ferait pas changer le monde. Qu’il allait tout foutre en l’air.
A l’école déjà, le jeune Côter ne supportait pas l’autorité, il gaspillait ses capacités intellectuelles. Plus tard, il refuse de travailler, de se faire exploiter par un patron. Encore sous le charme, Eric un ami de Bruno, décrit le magnétisme, l’emprise qu’il exerçait sur les membres du club d’escalade dont ils faisaient partie. Et sur Ophélie.
-Il ne fallait pas le décevoir, se souvient le garçon. Un jour, sur une paroi très difficile, Ophélie, n’arrivait pas à suivre. Il s’est fâché et à continuer à grimper. J’ai dû la secourir, car elle était en position dangereuse.
-Après un précédent amour, très fort, je crois que Bruno est allé se chercher un autre, qui lui poserait moins de problèmes. Se souvient le père de Bruno Côter.
-Il voulait toujours aller au bout des choses... Confirme sa mère.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:26

Aurore, la soeur de Bruno et meilleure amie d’Ophélie Dubreuil a elle aussi ses anecdotes, ou Bruno les poussait à bout, elle et Ophélie, épuisées :
-Un train sur le départ à courser, une piste rouge à descendre en ski. Il fallait toujours être à la hauteur. Il était catégorique sur tout. Ophélie pleurait souvent... Elle n’osait pas risquer d’affronter sa désapprobation. Avec mon frère, il était impossible de donner son point de vue, sur telle ou telle chose. Ophélie se tait, et s’efforce d’adhérer aux idées révolutionnaires de son amoureux. Un tract anarchisant, rédigé par Bruno Côter, et une carte orange barrée de l’inscription ( mort aux flics ), ont été retrouvés dans la chambre de l’accusée, chez ses parents qu’elle avait quittés pour vivre d’Amour et d’eau fraîche, dans le squat miteux de Nanterre.

Mme Dubreuil à la barre, cette solide mère de famille défend son foyer, l’éducation donnée à ses enfants, Ophélie née en 1975 et Pascal, de trois ans son aîné.
-Je leur ai inculqué les valeurs morales, je n’ai jamais eu de problèmes avec ma fille. C’était une élève modèle, une enfant très timide mais sociable et jamais agressive.
Quand on évoque la maladie de son mari, elle coupe court : « C’est un secret, ça doit rester entre nous » Le président Gerfaud évoque les problèmes psychologiques du frère aîné, l’atmosphère confinée dans le petit appartement d’Argenteuil.
Selon une bibliothécaire, Ophélie li, beaucoup. C’est sa façon d’exister!
-Jusqu’à 18 ans, je ne m’en occupais pas tellement, puisque ça allait bien. Reconnaît, Mr Dubreuil fragile et sous traitement...
-C’était pas la fille qui traînait dehors. Ca, elle faisait ses devoirs. Insiste Mme Dubreuil.
-Evidemment, après, il y a eu cette relation amoureuse avec ce copain. On connaît la suite! Elle a sûrement été influencée?
Ophélie est à la dérive, mais tout va bien, aux yeux de sa mère. Qu’elle arrête ses études, puis un job dans une école, qu’elle habite dans un squat. Pourquoi s’inquiéter?
-Je respectais sa liberté. Et puis, elle n’avait pas coupé les ponts. Elle venait tous les lundi, je lui donnais des victuailles, elle lavait son linge. (Imparable). Et maladroitement, devant les parties civiles elle dit :
-Nous sommes des victimes. Elle a suivi son Amour aveuglément, elle a subi la mauvaise influence de son copain, voilà tout.
Ophélie Dubreuil compense le vide familial par le bon travail et les copines. Aux premières loges, Aurore Côter :
-Parfois, on séchait les cours pour aller à Paris, la FNAC, le Cinéma, les grands Boulevards... On avait envie de respirer en dehors de la cité. Quand elle a rencontré mon frère, j’ai eu l’impression de les perdre tous les deux.

Entre eux, c’était vraiment très fort. Des deux familles, Dubreuil et Côter, le président Gerfaud attendait qu’elles fournissent un début d’explication au (carnage) du 4 octobre 1994, en vain. La mère de Bruno Côter effondrée :
-Il a tué tout le monde. Il n’abandonnait jamais. Ce soir-là, personne n’aurait pu l’arrêter. Seule, une balle à pu l’arrêter. Et sa fille Aurore supplie :
-Aujourd’hui, mon frère Bruno est mort. Il ne faudrait pas qu’Ophélie continue de payer, pour mon frère...

C’est maintenant au tour des parties civiles de venir témoigner. Jusqu’à-là, les mères, les veuves des victimes du couple Dubreuil-Côter, sont rester silencieuses. Le frère du chauffeur de taxi abattu Place de la Nation s’avance à la barre. Mme Loliad, à bout de chagrin, ne peu témoigner, c’est son fils cadet qui évoque la mémoire de Kaladou Loliad :
-Mon frère était en France depuis 1966. Il avait cinq enfants. Il devait rentrer prochainement chez nous en Guinée...
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:27

Voilà Mme S-G, (la mère de L-G), qui s’avance dans le prétoire :
-L... Etait mon seul enfant. C’était un garçon gentil, solide comme un roc. Il adorait son métier de policier. Quelques jours avant qu’il ne soit tué, il avait été félicité par ces supérieurs pour avoir sauvé des gens d’un incendie, avant que les pompiers n’arrivent. Mon fils, voulait quitté Paris pour aller vivre en Bretagne. C’est-là, qu’il est né, c’est là, qu’il à grandi. Aujourd’hui, il y à une stèle à son nom, là-bas, dans son village... Mon
fils, n’avait que 25 ans.
Elle marque une pause, puis se tourne vers Ophélie :
-J’étais-là, lors de la reconstitution, lui dit-elle. Pourquoi, ce jour-là, n’avez-vous pas voulu prendre d’arme? Ophélie hésite, et finit par répondre avec une certaine émotion :
-Parce que... Des armes... Je n’ai plus envie d’en toucher. J’ai conscience...
-Non, vous n’avez pas conscience! Le 4 octobre 1994, vous les teniez bien les armes. Et vous avez tiré...
-Je ne savais pas ce que je faisais. Je n’ai jamais voulu ce qui est arrivé. Je peux comprendre...
-Non, vous ne pouvez pas comprendre.
Un dernier échange de regards. Puis Mme S-G, regagne sa place sur le banc des parties civiles.
-Je suis l’épouse de T-M, gardien de la paix abattu Place de la Nation, dit-elle. Nous nous étions connus en 1987, à l’école de police. Un silence, puis elle fond en larmes...
-Notre vie n’était pas toujours facile, reprend le témoin. Souvent nous ne faisions que nous croiser, parce que l’un travaillait le matin et l’autre le soir. Nous nous occupions à tour de rôle de nos deux enfants. Le 4 octobre 1994, mon mari m’a téléphoné vers 21h30. Il m’a seulement dit : « Tout va bien, je t’embrasse »

A 2 heures du matin, on a sonné à notre porte. Je me suis réveillée et je me suis dit : C’est lui, il a oublié ses clés... Mais derrière la porte, il y avait mon propre supérieur hiérarchique. Il m’a dit : « Il va falloir être courageuse » Le lendemain matin, j’ai dû réveiller les enfants et leur annoncer que leur père avait été abattu durant la nuit.
-Je m’excuse... Le murmure vient du box, c’est Ophélie.
-Vous vous excusez! Mais mon mari, vous l’avez tué!
Puis à son tour elle quitte la barre.
Une autre femme se lève, c’est B-J, la veuve du motard G-J, abattu dans le bois de Vincennes.
-Moi aussi on a frappé à ma porte dans la nuit, dit-elle. Moi aussi, je me suis di t: G, a oublié ses clés. Mais derrière la porte, il y avait deux de ses collègues. Ils mon annoncé que G, avait été blessé et qu’il était à l’hôpital. Quand je suis arrivée là-bas, tout était déjà fini. Il était étendu, les yeux fermés. Elle s’interrompt. Perdue dans ses souvenirs... Elle reprend :
-Quand nous nous sommes rencontrés, j’étais mère célibataire d’un petit garçon de 4 ans. Il a élevé cet enfant comme si c’était le sien. Et moi, j’ai dû réveiller mon fils, au petit matin, pour lui apprendre que son père adoptif était mort.
Mme B-J, raconte son mariage posthume :
-J’étais assise à côté d’une chaise vide. Quand le maire ma demandé : Acceptez-vous de prendre G-J pour époux. Ca été très difficile pour moi de répondre oui...
La souffrance brute des victimes a cloué Ophélie dans son box. Elle ne peut les entendre. Plus prostrée que jamais, Ophélie Dubreuil disparaît littéralement derrière le rebord du box des accusés... A la barre de la cour d’assises de Paris, les experts psychiatres relatent son histoire, l’histoire d’un enfermement et d’un rêve de liberté brisé.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:28

Qui est Ophélie Dubreuil? Sans doute pas cette jeune fille recroquevillée sûr elle-même, qui ne parvient pas à poser des mots sur les faits qu’on lui demande d’expliquer. Ce procès, rappelle un psychiatre, (réactualise son traumatisme. Ce n’est plus la Gamine qui, en prison, à fini par s’ouvrir à nous...)
-Quand elle à quitté sa famille pour vivre avec Bruno Côter, elle a quitté une prison pour une autre prison qui lui donnait l’illusion de la liberté, résume R-G. Lorsqu’elle à commencé son enquête de personnalité, la psychologue a été frappée par l’insistance avec
laquelle les parents d’Ophélie s’acharnaient à dire, que tout était parfaitement normal chez eux. Or le père d’Ophélie, qui à menacer de mort l’expert, souffre d’une maladie mentale grave. Harcelé sans relâche par les voix diaboliques de mystérieux agents persécuteurs, il reste vautré des journées entières sur le canapé du salon, refusant même d’allumer la télévision de peur de réveiller ses démons. La mère d’Ophélie, rigide et très conventionnelle, s’emploie à banaliser le délire de son mari, à préserver une bonne image sociale au point de faire peser une chape de plomb sur la famille. Ophélie ne se souvient pas d’avoir vécu dans un autre univers que ce cocon étouffant, où le couple lutte contre les voix par un immobilisme total, ou l’extérieur est perçu comme hostile, relève Mme G. Le poids du non-dit est tel que la psychologue s’interroge :
-Ou est le réel, ou est l’irréel pour une Gamine confrontée toute son enfance à une folie qui n’a jamais été nommée comme telle? Les difficultés de communication, l’incapacité à s’exprimer que l’accusée montre à l’audience depuis le début de son procès, relèvent de blocages anciens par les événements d’octobre 1994 et la mort de son petit ami.

Le Dr D confirme :
-Elle a progressé en prison. Après une longue phase de mutisme complet, Ophélie est parvenue à nous parler, puis à désidéaliser son compagnon et à éprouver une certaine culpabilité face aux victimes. Mais, poursuit le psychiatre, l’épreuve du procès est trop forte pour elle, elle ne peut formuler les faits, elle opère un repli sur soi, un retour en arrière. Comme son collègue le Dr C, constate que la relation fusionnelle qu’Ophélie Dubreuil a vécue avec Bruno Côter n’était qu’une illusion d’autonomie. Assujettie à un Côter idéalisé à l’extrême, elle s’est essoufflée à correspondre à l’image qu’il exigeait d’elle.
-Par sa relation amoureuse, Ophélie peut se donner un semblant d’ouverture, de liberté. Elle avait une vie sentimentale et sociale limitée, avec une sorte d’incapacité à des compromis nécessaires à la vie. Elle a fui ses problèmes sans les trancher, estime à son tour le psychiatre M-D.
-Cela devient une relation indispensable, ou l’objet amoureux est parfait. Plus Bruno Côter est parfait, plus elle l’est elle-même... Il est si beau, si fort que rien ne pouvait m’arriver pense-t-elle. Ils se donnent l’impression d’une autonomie dans la fuite en avant. Ils se sont renforcés l’un, l’autre dans la mauvaise voie. Sa personnalité peut-elle expliquer qu’elle ait participé à l’engrenage mortel du 4 octobre 1994? Dans la fusillade, Ophélie a-t-elle eu un rôle de tempérance ou d’incitation? L’expert D, constate que sa présence a été un motif d’affolement pour Bruno Côter, qui s’est senti obligé de correspondre à son image de héro inébranlable devant elle. Obligé aussi, de la protéger dans l’action. Mais, rappellent les experts, le 4 octobre 1994 à été : « Un accident dans la vie d’Ophélie Dubreuil, elle est encore en pleine évolution, et ne risque pas de récidiver »

Ophélie garde la tête penchée de côté, les yeux dans le vide. Avant le réquisitoire de l’avocat général... Les défenseurs des parties civiles s’emploient à démontrer la responsabilité, (lourde et entière) d’Ophélie Dubreuil.
-Vingt-cinq minutes, quatre morts, une demi-douzaine de blessés, quel carton! Et il y aurait pu en avoir beaucoup plus.
Me F-B tient ses comptes, et hausse la voix. L’avocate des familles des trois policiers tués le 4 octobre 1994, victimes du couple Dubreuil-Côter a brandi devant la cour d’assises, le voile noir du deuil qui s’est abattu sur ces trois familles. Car, tant pour Me F-B que pour sa consoeur Me M-C C-M, il y avait le soir des faits, (deux fauves et un chiffon rouge : l’uniforme des policiers).
Me F-B exhortant les jurés :
-Ne passez pas ce carnage, ce voyage en enfer, en pertes et profits au nom d’une erreur de jeunesse! Le couple infernal les a tués comme des bêtes, par surprise, avec acharnement. Les deux tourtereaux voulaient aller au bout de leur objectif : Mort aux flics!
Me M-C C-M s’emporte...
-Notre justice ne peut décerner des permis de tuer des policiers.
Elle met dans la balance les vies brisées, désormais vides des proches. Cette mère aux deux tentatives de suicide. Cette épouse au mariage posthume, offrant son (oui) à une chaise vide. Cette fillette de deux ans appellant désespérément un père absent. Autant de drames pénibles, exposés dans les larmes ici même.
Me F-B s’adresse à Ophélie :
-Vous prétendez avoir agi comme un automate, comme un robot docile et tétanisé. Je n’y crois pas. L’avocate rappelle que l’automate a acheté deux cagoules et un fusil à pompe, sous une fausse identité, avant d’attaquer avec son petit ami la préfourrière de Pantin. Puis c’est la prise d’otage du taxi conduit par Kaladou Loliad et la première fusillade Place de la Nation.
-A aucun moment, vous n’avez dit : On s’arrête, on se rend... Vous avez choisi la voie radicale. Eliminer, tuer.
Me F-B insiste sur le rôle actif d’Ophélie Dubreuil, sur (le couple indissociable), qu’elle forme avec Bruno Côter :
-Vous avez parlé d’enchaînement dramatique. Mais ce n’est pas le destin qui a provoqué cette violence aveugle, gratuite. Vous étiez deux, unis dans l’amour et unis dans le sang de vos victimes...
L’avocate relève que si Ophélie, n’a tué personne, c’est parce qu’elle à raté ses cibles. Mais elle avait la volonté de tuer!
Me M-C C-M enfonce le clou :
-Etre influençable n’interdit pas le libre arbitre. Vous auriez au moins pu fuir... Mais vous avez choisi de tirer. L’avocate reprend les analyses des experts qui ont décrits les rapports entre Ophélie Dubreuil et Bruno Côter :
-Elle a été mue par le sentiment d’être à la hauteur de Côter. Elle faisait ce qu’il attendait d’elle. Il faisait ce qu’elle attendait de lui. De l’émulation réciproque. Ils se sont renforcés dans la mauvaise voie. Les débats n’ont pas fait ressortir de véritable mobile politique mais, Me M-C C-M, reste persuadée que les deux amoureux étaient animés par la haine de l’Etat et de ses représentants, en l’occurrence les fonctionnaires de police. L’avocate prétend qu’ils ont voulu former un couple mythique de la délinquance comme Bonnie and Clyde. (Mesrine), dont Ophélie a lu plusieurs fois son livre : L’instinct de Mort.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:29

Me F-B parle de la déconvenue des femmes des policiers, qui attendaient de la bouche de l’accusée un minimum d’explications :
-En guise d’exutoire, nous avons eu, « je suis désolée! ». Mais ce n’est pas le langage du coeur, çà. Désolée?
Me J-C, avocat de la famille de Kaladou Loliad se lève :
-Votre froideur dans l’action était supérieure à celle de Bruno Côter. A chaque fois qu’il a hésité, vous avez fait monter la pression. Vous avez été une pousse au crime... Me J-C va plus loin :
-Vous escaladez la première la grille de la préfourrière de Pantin. Vous prenez l’initiative d’investir le taxi. Vous tirez, calme, aux côtés d’un Bruno Côter nerveux, qui suait. Dans la BMW, vous lui dites : « bute-le! Et il tire ». Vous avez eu une influence vénéneuse. Et les avocats des victimes de souligner que, dans la fusillade ultime de Vincennes ou le motard G-J à trouvé la mort, les expertises balistiques sont formelles : Le policier a essuyé deux projectiles : Deux tirs quasi-instantanés, deux angles différents... Deux tireurs.

Ophélie Dubreuil entre dans le box des accusés, son regard à changer, on y perçoit une ombre de résignation. Comme si, elle venait de comprendre que sa vie, va se jouer ici, dans cette salle de cour d’assises.
L’avocat général E.G-L, se lève pour prononcer son réquisitoire :
-Liberté, que de crimes commet-on en ton nom! Attaque la magistrate sur un ton théâtral, en marquant un silence. Ce procès, selon elle, est celui du gâchis, de la violence gratuite, que rien ne pourra réparer.
-Le crime, lance la magistrate.
-Ne saurait s’expliquer par la jeunesse ou par l’amour... Cette nuit du 4 octobre 1994, au cours de laquelle trois policiers, un chauffeur de taxi et Bruno Côter sont morts, n’a rien de romantique. Ni terroristes, ni Bonnie and Clyde, Ophélie Dubreuil et Bruno Côter ne sont pas plus des zonards, des drogués ou des exclus des banlieues, s’emporte-t-elle. C’est un couple qui ne présentait aucun signe d’exclusion! D’une banalité effroyable, qui, en très peu de temps, a tout brûlé, a coupé les ponts pour être libre. Oubliant tout principe, pour se lancer dans la délinquance, commettre des braquages, parce que l’argent rend libre, et la liberté est révolutionnaire...

(Le tandem Ophélie Dubreuil et Bruno Côter, n’a aucune excuse aux yeux de la magistrate).
-La société doit être détruite, il faut tout foutre en l’air, disait Côter. Un fanatisme soigneusement entretenu par Mouloude Makalahoui, qui ne les quitte plus dès juin 1994, qui véhicule des idées radicales, anarchistes, et qui leur fournit un premier fusil à pompe. Makalahoui, l’homme de l’ombre... Le mythomane, et ses délires.
E.G-L, se moque d’Ophélie Dubreuil, la petite fille timide, fragile, qui achète une arme avec le projet de la pointer sur des policiers. Elle en vient maintenant aux faits. Note qu’Ophélie à tiré des coups de feu vers un premier policier cours de Vincennes, lorsque le chauffeur de taxi pris en otage avait jeté sa voiture contre un véhicule de police. Retenant certains témoignages, elle exprime sa conviction que c’est bien Ophélie Dubreuil qui a tué le chauffeur de taxi, Kaladou Loliad.
Me H-L, l’avocat d’Ophélie suffoque d’indignation. La magistrate n’en à cure. Avec véhémence, elle souligne qu’Ophélie Dubreuil a encore tiré des coups de feu vers un motard de la police lors de la course poursuite dans le bois de Vincennes. Enfin, elle assure que la jeune femme a aussi blessé le motard qui devait mourir sous les balles de Bruno Côter. Selon elle, Ophélie est coupable des quatre meurtres, en tant que co-auteur.
Même si, aucun de ses tirs n’a provoqué de blessure mortelle, elle a apporté une aide concomitante, une coopération active à Bruno Côter.
-Ophélie Dubreuil, ne pleure que sur elle-même... Tonne l’avocat général.
-Elle ne reconnaît que ce qu’elle ne peut nier. Pour elle, son petit ami Bruno Côter supporte toute la responsabilité des faits. Evidemment : Il est mort! De plus, elle tente de minimiser son rôle, d’apparaître comme une victime. (Victime du destin). De Côter, d’un enchaînement d’événements imprévisibles. Mais la violence gratuite, absurde, ne saurait rester impunie.
Pour la magistrate, tout meurtre de gardien de la paix, est comme une atteinte caractérisée et inadmissible à l’autorité de l’Etat.
E.G-L s’adresse alors aux jurés :
-Vous la jugerez comme co-auteur des meurtres des policiers L-G 25 ans, T-M 30 ans, G-J 37 ans. Comme l’auteur du meurtre du chauffeur de taxi Kaladou Loliad, et pour d’autres tentatives. Pour vol à main armé, pour association de malfaiteurs, pour vol d’armes, pour séquestration...

Etonnant réquisitoire, qui impute à Ophélie seule, la mort de Kaladou Loliad, jusqu’ici partagée entre elle et Bruno Côter.
-En raison de son jeune âge, ( 23 ans aujoud’hui ), et des possibilités de réinsertion, explique la magistrate, je ne requiers pas la réclusion criminelle à perpétuité, mais à une peine de trente ans de réclusion criminelle, sans peine de sûreté. (Au regard de son jeune âge, de l’avis d’experts qui écartent l’idée d’une récidive, et d’éléments de personnalité, que la magistrate vient pourtant de démolir).
Ophélie Dubreuil, ne bronche pas. Quand a Mouloud Makalahoui, guetteur présumé? Pendant le braquage de la préfourrière de Pantin, l’avocat général requiert contre lui une peine de dix ans de réclusion criminelle. Les avocats d’Ophélie Dubreuil, avaient la peur au ventre, ils l’ont dit à la cours en entamant leur plaidoirie. (L’ombre de Bruno Côter flotte dans la salle des assises). La douleur des familles est-là, palpable. Et il y à
Ophélie, ce petit bloc de silence, absent de lui-même... Que l’on n’aperçoit que rarement, caché dans le box des accusés.
-J’ai peur que vous n’ayez pas compris qui est Ophélie Dubreuil. Commence Me O-C, qui lui rend visite chaque semaine depuis quatre ans, en s’adressant aux jurés.
Aujourd’hui, sa jeune cliente est-là, avachie, incapable d’exprimer la moindre émotion, et elle le déplore :
-J’ai tout essayé pour qu’elle s’explique, assure l’avocate.
Elle m’a répondu :
-Je suis vidée, je n’y arrive pas, c’est trop dur...
En prison, l’avocate dit avoir découvert une Gamine, muette, au bord du gouffre, désespérée au point d’essayer de se pendre. Puis elle a rencontré une adolescente rêveuse, qui parle encore de Bruno Côter au présent. Et enfin elle a connu une jeune femme qui a mûri et qui souffre de réaliser ce qu’elle a fait pendant cette, (parenthèse épouvantable).
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Pascal
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeJeu 29 Mar - 0:31

Me H-L prend la suite. Lui aussi à peur :
-Est-ce que vous allez comprendre ce visage? Il y à quelque chose de mort en elle, elle a beaucoup payé, tant de souffrance déjà, soupire l’avocat.
-Je craignais de sévères réquisitions... Elles ont infiniments dépassé ce que je croyais juste! Je ne m’attendais pas à un coup bas, attaque maintenant Me H-L. Il rappelle que le président Gerfaud et le parquet ont admis ensemble qu’Ophélie Dubreuil n’a tué personne le 4 octobre 1994.
-C’est établi par l’arrêt de renvoi, souligne l’avocat.
-L’audience s’est déroulée normalement, et tout à coup, dans le réquisitoire, j’entends dire qu’elle aurait tué le chauffeur de taxi! Même l’avocat de sa veuve n’avait pas osé! S’indigne Me H-L.
-Les faits étaient suffisamment graves pour ne pas faire une utilisation tronquée de certains témoignages, accuse-t-il. Ce n’est pas bien, madame l’avocat général.
Me H-L fait maintenant revivre aux jurés l’enchaînement tragique de ce soir-là.
-Le hold-up à la préfourrière de pantin? C’est Bruno Côter qui dirigeait, rappelle-t-il, leur objectif n’était pas de tuer des policiers. La collision du taxi et de la voiture de police? C’est Bruno Côter qui tire, et il y à trois morts. Mais qu’est-ce qui lui est arrivé à Côter? Demande Me H-L.
-Ce Bruno Côter, était entier, généreux, mais intransigeant, ne supportant pas la contrariété. Sa mère l’a dit à la barre : Bruno est devenu fou! A-t-il eu peur pour elle? En tout cas il tire. Trois morts d’un coup. Comment voulez-vous qu’Ophélie l’arrête? Personne, n’aurait pu l’arrêté! Et puis tout s’enchaîne. C’est la course poursuite, a nouveau des coups de feu. Alors oui, dans cette atmosphère de panique et de mort, elle tire aussi, reconnaît son défenseur. Mais que fait-elle, quand Bruno Côter prend une balle dans la tête? Elle l’embrasse et le prend dans ses bras. Combien de fois m’a-t-elle dit :
-Pourquoi ne suis-je pas morte? Confie Me H-L.
L’avocat sait que le verdic risque d’être sévère :
-Ophélie Dubreuil n’est pas un monstre. Elle n’est ni héroïne de fantasme, ni tueuse de sang-froid. C’est une jeune femme qui comparait devant vous. C’est une femme qui accomplira sa peine. Elle s’en veut. Elle ne voulait pas tous ces morts. Elle n’a tué personne! Vous ne pouvez pas la faire payer pour Bruno Côter. Lui a déjà payé.


LE VERDICT

A l’issue de cinq heures et demie de délibéré, les jurés rendent leur verdict : Ophélie Dubreuil est reconnue co-auteur du meurtre du policier G-J, mais simplement coupable de complicité de meurtres sur les policiers L-G, et T-M, ainsi que sur le chauffeur de taxi Kaladou Loliad. Coupable également, d’association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration, vol à main armée.
Les jurés ont donc condamné Ophélie Dubreuil, à vingt ans de réclusion criminelle, et à payer 2,3 millions de francs aux familles des victimes...
Quand à Mouloud Makalahoui, son co-accusé, la cour d’assises l’a condamné à quatre ans de prison pour le seul délit d’association de malfaiteurs, peine déjà purgée. Alors que l’avocat général, E.G-L avait requis dix ans de réclusion criminelle. L’énoncé du verdict n’a provoqué aucune émotion apparente chez Ophélie Dubreuil. La cour n’a pas suivi l’avocat général ; 30 ans, sans peine de sûreté pour Ophélie. E.G-L, triant entre tireurs et victimes, a attribué à Ophélie seule la mort de Kaladou Loliad. Ce que l’audience n’a jamais établi! (Même modestement, Ophélie Dubreuil devrait mettre la main au portefeuille pour indemniser les victimes, à la hauteur de ses moyens. Une retenue de 10% environ pourrait être sous-traite à son salaire si elle décide de travailler en milieu carcéral. Ce pécule partie civile, ne suffira évidemment pas. Les victimes pourront alors se retourner vers le fonds de garantie des victimes, alimenté par tous les assurés français, comme le souligne une ligne sur les contrats d’assurance. Reste encore à passer avec succès une commission d’indemnisation des victimes qui fera alors une avance. Libre à elle, ensuite, de se retourner contre l’agresseur pour récupérer sa mise).
Me F-B, l’une des avocates des familles des trois policiers, explique que ses clientes se sont trouvé déçues, amères.
-Elles attendaient depuis quatre ans, les raisons et les mobiles de ces actes fous, et ne les ont pas obtenues. Leur travail de deuil devra continuer...
J-L A, le patron du syndicat général de la police (gauche, policiers en tenue), regrette très honnêtement que la peine ne soit pas plus exemplaire. Lorsqu’il s’agit de représentants de la force publique et qu’on se souvient du sang-froid avec lequel ils ont été abattus. Lorsqu’on en arrive à flinguer trois policiers et un chauffeur de taxi, la justice devrait être implacable. Ophélie Dubreuil, s’en tire bien. Trop bien, peut-être...
La Fédération professionnelle indépendante de la police, (extrême droite) critique le verdict, en soulignant qu’Ophélie Dubreuil n’a écopé que de 20 ans. Après avoir jugé désolant que l’accusée ne soit pas entrée en repentance, la FPIP regrette la grande absence de la police, en tant qu’institution, au procès.
Pour sa part, Me H-L l’un des avocats d’Ophélie Dubreuil estime que cette peine était lourde, très lourde. Mais qu’elle laissait un peut d’espoir...

Reste une question. Bruno Côter et Ophélie Dubreuil étaient-ils seuls à échafauder des plans de vols à main armée, en lisant et en relisant L’instinct de Mort, de Jacques Mesrine, un des ouvrages retrouvés dans leur squat? Ou bien avaient-ils des complices, jamais retrouvés, du moins à ce jour? On peut se le demander, en effet, si l’on songe à cette remarque du commandant de police V :
-Il s’est passé quelque chose de curieux dans cette affaire, explique-t-il. Nous avions posé des scellés sur la porte du squat de Nanterre. Mais ils ont été brisés. Et quelqu’un a remis dans le pavillon des douilles, des munitions, ainsi que la cross du fusil à pompe sciée par Bruno Côter. Nous n’avons jamais su qui a fait cela...


Ophélie Dubreuil... Aura prés de quarante ans quand elle sortira de Prison. Car, (tueuse de flics), elle ne bénéficiera ni de grâces présidentielles, ni de liberté conditionnelles.
Juste des trois mois annuels décernés pour bonne conduite.

Pascal.
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