LES LARMES DU COEUR
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LES LARMES DU COEUR

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Pascal
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MessageSujet: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:06

Devançant leurs maîtres, les deux teckels se sont élancés en direction du petit bois dont les frondaisons commencent à roussir. L’automne est magnifique et, malgré l’heure matinale, le soleil est déjà haut dans le ciel, inondant de lumière cette région des Haute-Marne, prés de Chaumont, ou quatre chasseurs ont choisies cette endroit comme le théâtre de leurs exploits. Equipés de grosses bottes en caoutchouc, fusils en bandoulière, ils progressent lentement le long de la D 370, à mi-chemin entre les petits villages de Verbiesles et de Laville-aux-Bois. En tête du cortège marche Eric Fouchet, un homme de 41 ans qui ne perd pas du regard les deux chiens. Soudain, il remarque que ceux-ci se sont arrêtés net, museaux pointés en avant, tendus, comme à l’affût. Que se passe-t-il ? Intrigué, Eric Fouchet se rapproche. Les teckels sont immobiles, fixant un point précis, là-bas, sous de grands pins qui se dressent en retrait de la départementale. Il y à quelque chose, en effet : Une vague forme étendue à même le sol, dans un bosquet. Résolu à en avoir le cœur net, le chasseur emprunte un chemin de terre et gagne le bosquet, dont il écarte les broussailles du bout de sa botte. Et là, il s’immobilise à son tour, les yeux agrandis d’horreur.

C’est un petit être humain qui est allongé à terre, sur le dos. Un cadavre d’enfant en état de décomposition très avancé, encore vêtu d’un pantalon de survêtement et d’un tee-shirt, chaussée de baskets blanches ornées de dalmatiens. S’agit-il d’un petit garçon ? D’une fillette ? Impossible de le savoir, tant son visage est méconnaissable et, son crâne atrocement fracassé. Il est 8h30, ce dimanche 28 septembre 1997. Pour les quatre hommes, la chasse s’arrête là. Face à ce corps martyrisé, Eric Fouchet, comme il le racontera plus tard, pense immédiatement à la petite Mélodie, disparue à Chaumont au début de l’été. Mélodie que toute la région a cherchée en vain, pendant des semaines...

Accompagné de ses compagnons, il se précipite vers sa voiture garée à proximité et fonce jusqu’au village. Trente minutes plus tard, les premiers policiers sont sûr les lieux. Eux aussi, devant le petit cadavre, pensent tout de suite à Mélodie, cette petite fille blonde de 9 ans qui s’est volatilisée un matin de juin, en pleine ville et, dont on est depuis, sans nouvelles.

Ce matin-là, le samedi 14 juin, Mélodie était restée seule à la maison tandis que sa maman, Aurore Briand, partait faire quelques courses au centre Leclerc tout proche, en emmenant avec elle Rémy, 13 ans, son fils aîné. Il pleuvait à verse et Aurore avait préféré que Mélodie ne les accompagne pas. Elle avait donc laissé la
petite fille installée devant la télévision, en train de prendre son petit déjeuner, trempant dans un bol de lait des tartines couvertes de confiture. C’est la dernière vision qu’elle devait avoir de son enfant vivante.
Quand Mme Briand rentre avec Rémy dans leur appartement du 20 de la rue de Verdun, il est 12h15. La porte d’entrée n’est pas verrouillée. Mélodie est absente. Où peut-elle bien se trouver ? Avant de partir, sa mère lui avait demandé, quand elle serait prête, d’aller promener le chien, un petit caniche noir baptisé Snoopy. Le caniche est là, effectivement, il a encore sa laisse attachée à son collier et ses pattes sont toutes mouillées : C’est la preuve que Mélodie l’a bel et bien promené, puis qu’elle l’a ramené à la maison. Mais qu’a-t-elle fait ensuite ? Pourquoi est-elle ressortie ? C’est incompréhensible...

D’autant qu’aujourd’hui c’est la fête des Pères et, que Mélodie, ainsi que son frère et sa sœur Aurélie, âgée de 11 ans, doivent se rendre chez leur père, George Turel, qui habite Aulnoy sur Aube, à une trentaine de kilomètres de Chaumont. George Turel et Aurore sont séparés depuis 1990, mais ils sont restés en bons termes et ils se partagent équitablement l’éducation de leurs enfants. Mélodie, avant que sa mère ne parte faire les courses, lui a demandé d’acheter un tee-shirt qu’elle avait préalablement repéré et qu’elle voulait offrir à son père. Par-dessus le marché, elle sait que George doit venir les chercher pour le week-end. Dans ces conditions, pourquoi serait-elle partie ? Et ou ? Il n’y aura pas, hélas, de réponse à cette question. Dans un premier temps, Aurore Briand appelle tous ceux chez qui Mélodie est susceptible de s’être rendue, notamment les Jambu, un couple d’amis chez lequel elle a dîner la veille au soir avec ses trois enfants. Aurélie est même restée dormir chez eux. Mais Mélodie, malheureusement, ne se trouve pas chez les Jambu. Ni ailleurs. Elle reste introuvable. De plus en plus angoissée, Aurore prévient son ex-mari, George Turel, qui saute immédiatement au volant de sa voiture et prend la direction de Chaumont. Puis, vers 14h30, en désespoir de cause, elle se décide à prévenir la police.

L’affaire est tout de suite prise très au sérieux par le SRPJ de Dijon, qui fait diffuser un avis de recherche accompagné d’une photo de la petite fille blonde aux yeux bleus, ainsi que de son signalement vestimentaire lors de sa disparition : Un bas de survêtement noir rayé d’une large bande blanche, un tee-shirt orange et des baskets blanches ornées de motifs représentant des dalmatiens. Les enquêteurs ont alors une priorité absolue : Tenter de reconstituer l’emploi du temps de la fillette à partir du moment ou sa mère est partie faire des courses. De toute évidence, tandis qu’elle promenait Snoopy, le chien, Mélodie a rencontré quelqu’un. Mais qui ? Par malchance, ce samedi 14 juin, à Chaumont, se tient une foire à la brocante accompagnée d’une fête de l’affiche. Il y à un monde fou dans les rues, les boutiques sont pleines et personne dans le quartier, du moins en apparence, n’a remarqué l’enfant.
Les jours passent. Les recherches s’intensifient. Les hommes des services de police et de gendarmerie auditionnent tous ceux qui exposaient à la brocante de Chaumont le jour de la disparition de Mélodie, ainsi que toutes les personnes qui, ce même jour, ont retiré de l’argent au distributeur automatique de la rue de Verdun. Mais aucun de ces témoins potentiels n’a rien remarqué de suspect. Les enquêteurs s’intéressent aussi aux clients de passage dans les hôtels de Chaumont et, contrôlent l’emploi du temps d’une cinquantaine de délinquants sexuels de la région. Tout cela en vain. D’énormes moyens ont pourtant été mis à la disposition des quelques cent policiers et deux cents gendarmes qui s’occupent de cette affaire sous la direction du commissaire Bouvier, directeur départemental des polices urbaines. On fouille tous les immeubles de la rue de Verdun et de ses alentours. Les caves du quartier, le centre-ville, les environs de la gare sont passés au peigne fin. Les égouts sont inspectés. On retourne chaque buisson de la ceinture verte qui entoure Chaumont. Des dizaines de militaires, assistés de chiens, parcourent la vallée boisée de la Suze, au nord de l’agglomération. On décide même, en désespoir de cause, le 18 juin 1997, de vider le canal allant de la Marne à la Saône. Sans résultat. Dans le fond boueux du canal, il n’y a rien. Rien que de vieux pneus,
une carcasse de voiture et des déchets ménagers. Le mystère de la disparition de Mélodie demeure entier.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:08

Ce qui semble sûr, c’est que soit durant sa brève promenade avec Snoopy, soit plus tard alors qu’elle était déjà rentrée chez elle rue de Verdun, la fillette a vu quelqu’un. Un homme qui lui a proposé, sous un prétexte quelconque, de l’emmener quelque part et, elle s’est laissé convaincre de le suivre...
Hors Mélodie est d’un naturel timide. Jamais elle n’aurait accepté de partir avec un étranger. C’est donc quelqu’un qu’elle connaissait bien, les policiers en sont de plus en plus persuadé, qu’elle a suivi un proche, oui. Mais qui ? Depuis qu’elle est séparée du père de ses enfants, Aurore Briand a eu quelques aventures amoureuses.
C’est maintenant de ce côtés-là que se tournent les enquêteurs, qui vérifient les emplois du temps des ex-compagnons de la jeune femme. Et il s’avère bientôt que l’un d’eux, un seul, se trouvait à Chaumont le matin de la disparition de Mélodie. Un certain Jean-Philippe Moal, marié, père de trois enfants puis divorcé, Jean-Philippe vit à Langres avec une jeune femme, une certaine Suzanne Villaret. Après avoir exercé toutes sortes de métiers, menuisier, bûcheron, soudeur, serrurier, etc... Il est employé par une société qui se charge de poser des câbles pour le compte de France Telecom.

Questionnée sur ses relations avec Jean-Philippe Moal, Aurore Briand explique aux enquêteurs qu’elle à fait sa connaissance deux ans plus tôt, qu’elle n’a eu avec lui qu’une très brève liaison et, qu’elle l’a interrompue dès qu’elle a appris que l’homme ne vivait pas seul. Depuis, tous deux n’entretiennent plus que des relations amicales épisodiques. A intervalles irréguliers, Jean-Philippe rend visite à la jeune femme, rue de Verdun et, s’invite généralement à déjeuner. Travailleur, plutôt gentil avec de brefs accès de violence, Jean-Philippe Moal est aussi porté sur la bouteille et, c’est parce qu’il avait trop bu qu’un jour de mars 1997, en sortant de chez Aurore, il a été victime d’un accident de la circulation. Depuis, il est contraint de porter une minerve, un corset qui lui enserre la nuque et descend jusqu'à mi-torse. Or, plusieurs témoins, dans la matinée de la disparition de Mélodie, ont remarqué un individu portant une minerve de ce genre aux alentours du domicile d’Aurore Briand.
Une boulangère dont la boutique est située en face de l’immeuble de la jeune femme parle aux enquêteurs d’un homme affublé d’une sorte de carapace lui entourant les épaules. Elle dit l’avoir vu entrer, aux environs de 11 heures, dans la maison d’Aurore. Trois autres personnes l’ont aussi repéré. L’une affirme l’avoir croisé rue Bablon, une rue perpendiculaire à la rue de Verdun, en compagnie d’une fillette blonde qu’il tenait par la main. Hors la rue Bablon permet de rejoindre la rue Blondel et, c’est dans cette rue, on le saura plus tard, que Jean-Philippe Moal avait garé sa voiture ce matin-là. L’ex-amant d’Aurore se serait-il présenté au domicile de celle-ci en son absence et, pris d’un coup de folie, aurait-il entraîné la petite Mélodie avec lui ? Mais d’abord, qu’était-il venu faire à Chaumont dans la matinée du samedi 14 juin ? Entendu une première fois le 23 juin, Jean-Philippe Moal s’embrouille dans ses explications. Certes, il reconnaît qu’il se trouvait bien à Chaumont et, même qu’il y est arrivé vers 10 heures, mais c’était pour rencontrer son assureur, boulevard Diderot, et signer un contrat d’assurance multirisques habitation. Ensuite, affirme-t-il, il est remonté dans sa voiture et a repris la route de Langres. Toujours selon lui, il était 10h45 quand il a quitté la ville et, à peu prés 11h45 quand il a retrouvé sa compagne, Suzanne Villaret, à Langres. Bien entendu, il jure qu’il ne s’est pas rendu rue de Verdun chez Aurore. Aux yeux de la police, bien des choses ne collent pas dans le récit de Jean-Philippe. Certes, son assureur confirme qu’il est venu dans ses locaux, vers 10 heures pour signer un contrat. On sait aussi que, quelques minutes plus tôt, entre 9h52 et 9h58, Jean-Philippe a pris de l’argent dans une billetterie de Chaumont, place de la République. On sait enfin qu’il a quitté le bureau de l’assureur avant 10h30. Que s’est-il alors passé ? A partir de là, en effet, c’est l’inconnu.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:10

Les enquêteurs relèvent un trou d’environ une heure dans l’emploi du temps du suspect. A 12H31, on retrouve sa trace : Il est alors en voiture entre Chaumont et Langres, à une dizaine de kilomètres seulement de Chaumont et, passe un appel sur son téléphone portable. Un appel pris en charge par le relais de Louvières et enregistré. Enfin, ce n’est pas à 11h45 qu’il a retrouvé Suzanne Villaret à Langres, mais à 13 heures. Les policiers, de plus en plus convaincus que l’homme à la minerve et le ravisseur de Mélodie ne font qu’un, sont résolus à l’appréhender. Inconscient de l’étau qui se resserre autour de lui, Jean-Philippe Moal revient à Chaumont et rend visite à Aurore Briand. Une visite au cours de laquelle il néglige de faire allusion à la petite Mélodie. Comme si celle-ci n’avait jamais existé ! Nous sommes alors le 1er juillet et, Jean-Philippe vit ses dernières heures de liberté. Interpellé le 4 juillet, gardé à vue, il jure sans faiblir qu’il est étranger à la disparition de la petite fille.

Il prétend ne pas se souvenir de ce qu’il à fait le 14 juin entre 10h15 et 12h31. D’ailleurs, à l’entendre, il ne se souvient plus de rien, même pas d’avoir été l’amant d’Aurore Briand. Pressé de questions à ce sujet, il finira tout de même par reconnaître avoir eu avec elle des relations sexuelles. Mais une seule fois, il s’obstine dans ses dénégations. Le 6 juillet, il est présenté au juge d’instruction et mis en examen pour (enlèvement et séquestration de mineure de moins de 15 ans), puis écroué à la maison d’arrêt Val-Barizien, dans le centre de Chaumont. Dans les semaines qui suivent, Jean-Philippe Moal est à maintes reprises réinterrogé. Il continue à se défendre de toute responsabilité dans la disparition de Mélodie. Mais il se contredit par les faits à chaque fois qu’il tente de se trouver un alibi. Ainsi prétend-t-il qu’après avoir quitté son assureur, il s’est rendu à la gare pour acheter des cigarettes. Malheureusement pour lui, la bande vidéo de la caméra de surveillance du débit de tabac de la gare n’a pas enregistré sa présence. Sur ces entrefaites, dans la matinée du dimanche 28 septembre, c’est la sinistre découverte, par quatre chasseurs, entre Verbiesles et Laville-aux-Bois, du cadavre d’un enfant en état de décomposition avancer. Le doute, hélas, ne subsistera pas longtemps : Ce jogging, ce tee-shirt, ces baskets blanches ornées de dalmatiens, ce sont bien les vêtements que Mélodie portait le jour de sa disparition. Mélodie dont l’autopsie révélera qu’elle a été battue, que ses côtes sont fracturées, sa mâchoire aussi, et que sa boite crânienne a été enfoncée. Il ne reste plus, pour les policiers, qu’à annoncer l’atroce nouvelle aux parents. Jean-Philippe Moal, pour sa part, continue à se dire étranger à l’affaire. Conduit sur les lieux de la découverte du petit corps sans vie de Mélodie, il affirme n’y être jamais venu. Sa mise en examen est néanmoins alourdis. Il est désormais accusé (d’enlèvement et séquestration de mineure de moins de 15 ans). Ce sont ces charges terribles dont il doit répondre devant les assises de Chaumont. Deux ans après le drame. Jean-Philippe se prétend toujours innocent. Ce qui ne l’a pas empêché, un jour, dans sa cellule, de confier à un co-détenu qu’il avait rencontré Mélodie, le 14 juin 1997, dans la cohue de la foire à la brocante de Chaumont. Puis il a ajouté :
- « Je ne l’ai pas tuée, c’est un accident ! »
Une phrase que l’homme jure aujourd’hui ne jamais avoir prononcée, mais dont il devra aussi s’expliquer devant les jurés...
- « Je n’ai jamais touché à Mélodie. Je ne l’ai pas enlevée et encore moins tuée ! »
Jean-Philippe Moal, 40 ans, qui depuis deux jours comparait devant la cour d’assises de la Haute-Marne pour (enlèvement de mineure suivi de la mort de la victime), sait qu’il risque la perpétuité. Le visage carré surmonté de cheveux ras coiffés en brosse, ses mains charnues de terrassier sont posées à plat, il a le corps droit, son regard fixe laisse poindre quelques larmes. Depuis deux jours on ne parle que de lui et, il n’aime pas çà...

Son portrait dressé par tous les témoins qui défilent à la barre est plutôt celui d’un homme rassurant et, Jean-Philippe clame toujours son innocence. Mais cela ne semble guère émouvoir M.Gilbert Camara, le magistrat chargé de présider son procès. Lunettes en demi-lune sur le bout du nez, sourcils en bataille, c’est visiblement sans le moindre état d’âme que le juge aborde l’interrogatoire de personnalité de l’accusé.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:13

La vie de Jean-Philippe Moal pourrait être exemplaire, s’il n’était pas accusé d’avoir dans un premier temps enlevé, à Chaumont, le samedi 14 juin 1997, la petite Mélodie. (L’accusation n’a d’ailleurs pas pu retenir de charges suffisantes contre lui pour la séquestration et le meurtre de la fillette de 9 ans dont le corps a été retrouvé quatre mois plus tard à une dizaine de kilomètres du centre-ville). Jean-Philippe est un bon père de famille, ses filles le disent :
- « C’est un sportif, président d’un club de foot, un pompier volontaire toujours prêt, un ouvrier courageux ». Mais un mari volage.

Alors, de maîtresse en maîtresse, Jean-Philippe s’en est allé. Il y a eu Véronique, Isabelle, Sandra et beaucoup d’autres. Un séducteur, un homme à femmes, mais toujours respectueux. Jamais aucune violence. Il aimait les enfants. Un doux agneau répète invariablement les témoins qui, tour à tour, ne comprennent toujours pas pourquoi Jean-Philippe est dans ce box des accusés. Il avait l’habitude de fréquenter les boites de nuit ou les bals du samedi soir, au point parfois de risquer l’accident de la route comme celui qui l’a obligé à porter une imposante minerve. Ce carcan qui lui a valu d’être reconnu dans les rues de Chaumont le jour de la disparition de Mélodie. Et pour le déroulement de ce jour-là, précisément, Jean-Philippe a un terrible trou de mémoire de prés d’une heure et demie, au moment précis de la disparition de la fillette. Avant d’aborder les faits, Me Paul Vinsous, l’avocat du père de la petite Mélodie, s’est déjà interrogé sur ces étranges trous de mémoire de Jean-Philippe quand des questions paraissent gênantes. Le président insiste à son tour :
- « Faites un effort. Fouillez donc votre mémoire ».
Mais Jean-Philippe Moal paraît faire partie de ces accusés incapables, semble-t-il, de répondre aux questions les plus simples. Même quand il s’agit de son propre passé. Hier après-midi, un expert psychiatre est venu enfoncer le clou :
- « Moal fait du service minimum. Son amnésie alléguée est une amnésie de type tactique ». Affirme-t-il.
D’après l’expert, Moal a une facilité pour encaisser les coups et, il n’aurait aucun vibrato émotionnel. L’avocat général se demande si Moal ne joue pas la comédie. L’expert ne le croit pas :
- « Il n’y a pas de défi chez lui. Mais il y a dans la manière dont cet homme nie des éléments qui ne
s’inscrivent pas dans l’authenticité ».
Une femme est sûre d’elle et de lui. C’est Juliette, l’ex-femme de Moal :
- « Je suis certaine que ce n’est pas lui qui a fait ça ! ». Juliette Kramer, en pleurs, n’hésite pas un seul instant.
- « Nous avons divorcé. Il me trompait, mais jamais il n’a levé la main sur quiconque. Surtout pas sur les enfants. Il y avait des disputes, mais jamais de violences ».
- « Oui, c’est vrais. Et je n’ai jamais frappé ma femme ». S’exclame Jean-Philippe.
- « Vous vous contentiez de briser le mobilier ». Réplique le président, acide.
- « Oui, c’est vrais aussi. Mais ça ne s’est produit que deux ou trois fois ! ». Reconnaît l’accusé.
Cet homme que ses amis surnomment avec indulgence le séducteur, déteste qu’on lui résiste.
- « Lorsqu’une femme qui vous plaisait se refusait à vous, acceptiez-vous sa décision ? ». Lui demande Me Vinsous, l’avocat de la partie civile.
- « Non ! »
Rumeur dans la salle. Chacun se souvient, à cet instant, que la mère de Mélodie a été brièvement la maîtresse de Moal avant de l’éconduire. Ce (macho), a-t-il alors enlevé l’enfant pour se venger de sa maman.
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:15

C’est une question qu’on est en droit de se poser, mais à laquelle Juliette, l’ex-épouse de Moal, répond par la négative :
- « Je suis sûr que Jean-Philippe n’a pas fait ça ! ». Affirme-t-elle à la barre des témoins. A peine a-t-elle parlé que sa voix vacille. Elle se met à trembler, elle va s’évanouir, vite un huissier lui apporte une chaise et l’aide à s’asseoir. Enfin, au bout d’un moment, elle reprend ses esprits :
- « Jean-Philippe s’est toujours comporté comme un bon père, il ne frappait jamais ses enfants. Il n’a jamais eu un geste déplacé vis-à-vis d’eux. Après notre séparation, il a toujours payé sa pension rubis sur l’ongle. Il est incapable de faire de mal à un enfant ».
Moal se lève alors, la mâchoire crispée :
- « J’ai eu trois filles et, j’ai toujours travaillé. Je pense avoir été un bon père ». Puis il éclate en sanglots.
- « Vous n’avez rien d’autre à nous dire, M.Moal ? ». Demande le président Camara.
- « Je n’arrive pas à parler ». Hoquette l’accusé. Puis il se ressaisit et assène avec force :
- « Je n’ai pas enlevé Mélodie ! » Vrai ou faux ?
En tout cas, c’est Me Vinsous qui aura le dernier mot de cette audience. Il se lève et, fixant l’accusé droit dans les yeux, annonce d’une voix grave :
- « Au cours de ce procès, nous démontrerons que Jean-philippe Moal a menti à plusieurs reprises accours de l’instruction. Les charges qui pèsent contre lui sont lourdes. Et nous ne laisserons subsister aucun doute quand à sa culpabilité ».
La mémoire perdue de Jean-Philippe Moal a été au centre de tous les débats de la troisième journée consacrée aux faits.
(Ce marbre trop froid), comme l’a qualifié l’expert psychiatre, reste imperturbable et déconcertant parfois. Il sait se souvenir très précisément de ce qu’il a fait le matin de bonne heure chez lui à Langres, avant de prendre la route pour Chaumont. Il se souvient ou il à garé sa voiture en arrivant, être allé à la banque pour retirer de l’argent, s’être rendu chez son assureur vers 10h30, et un quart d’heure plus tard, en ressortant,s’être abrité sous un porche car il pleuvait et enfin d’avoir déplacé sa voiture pour la stationner place de la Gare. Un luxe de détails que les jurés peuvent vérifier sur un plan de la ville qui leur a été distribué.
Mais soudain, c’est le trou de mémoire. Jean-Philippe Moal est incapable de dire ce qu’il a bien pu faire après, jusqu'à 12H31, heure à laquelle il reçoit sur son portable un appel de son amie qui l’attend pour déjeuner. Le président Camara insiste :
- « Qu’avez-vous fait pendant cette heure et trente-trois minutes ? ».
Moal a bien l’air de réfléchir, mais il finit par répondre :
- « Je ne sais pas ! ».
A quelles étranges activités a bien pu se livrer Jean-philippe Moal, le 14 juin 1997, entre 10h30 et midi ? La question est, une fois de plus, demeurée sans réponse.
L’avocat général lui rappelle qu’il a été vu par quatre témoins dans le centre ville et même rue de Verdun, prés du domicile de Mélodie.
- « C’est possible s’ils le disent, puisque je suis venu à Chaumont ce matin-là. Mais je n’ai, ni rencontré ni
même vu Aurore Briand, la mère de la petite Mélodie ».
Calmement, Moal reprend le récit de sa journée et des jours suivants. La mémoire est bien revenue cette fois et, presque sans défaillance...

Vient le tour d’Aurore Briand, la mère de Mélodie, de s’approcher de la barre des témoins, auréolée d’un grand silence. Les yeux de Jean-Philippe, brillants, se remplissent d’horreur.
- « Moal était un ami, c’est tout. On se voyait de temps en temps et pas plus tard que deux jours avant la disparition de ma petite fille ».
Mme Briand est en pleurs, et raconte qu’elle était partie faire des courses avec son fils, Rémy. Laissant Mélodie seule chez elle :
- « Je lui avais seulement demandé d’aller promener Snoopy son petit chien. Quand je suis revenue, vers 12h15, la porte était fermée à clé. Le chien était seul dans l’appartement, la laisse encore attachée à son cou et, les pattes mouillées. Mélodie n’était plus là. Je ne l’ai plus jamais revue ». Bredouille-t-elle, avant de fondre en larmes.
- « Et puis, j’ai appelé les pompiers, l’hôpital, la clinique et les gendarmes ».
Aurore Briand n’a pas cherché à accabler Moal lors de sa déposition :
- « Je ne voulais plus avoir d’autres relations qu’amicales avec lui ». Se contente-t-elle de déclarer. Et elle confirme :
- « Jean-Philippe s’entendait bien avec les enfants. Mélodie, n’aurait jamais ouvert la porte à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Elle l’aurait fait pour Moal et l’aurait même suivi ». Assure, Mme Briand.
Pourtant Aurore Briand, s’embrouille, se trompe dans les dates, oublie ou déforme, à son tour, bien des événements. Puis elle craque à nouveau, sous l’œil, cette fois-ci méfiant, des jurés. Deux ans après le début de l’amnésie de son ancien amant, il semble bien qu’Aurore ait, elle aussi, ses cuisants mystères.
Le président se tourne alors vers l’accusé et lui demande comment il se serait comporté face au meurtrier de la petite Mélodie :
- « Je ne sais pas. Mais j’aurais peut-être été capable de faire quelque chose de grave ! ».
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:16

Le jury des assises de Haute-Marne était resté sur de curieuses impressions après la première semaine du procès de Jean-Philippe Moal, qui comparaît pour (l’enlèvement suivi de la mort) le samedi 14 juin 1997 de la petite Mélodie. Les jurés avaient découvert un homme incapable de dire ce qu’il avait fait ce matin-là. La cour a découvert, au fil de l’audience, ce mari volage mais père exemplaire et travailleur. D’ailleurs, les jurés de Chaumont paraissaient se demander, ce qu’on reproche vraiment à Jean-Philippe Moal. Sa rencontre avec Aurore Briand, la maman de Mélodie, dont les frasques, en ont étonné plus d’un lors des débats. Ainsi, une psychologue a expliqué que les dessins de sa fille ne pouvaient avoir été réalisés :
- « Que par une enfant qui avait subi ou avait assisté à un acte sexuel ! ».

Cette semaine, les experts n’ont pu (une fois de plus), apporter aucun élément à charge. Par exemple, les cheveux blonds trouvés dans la voiture de Moal, n’ont pu être identifiés comme ceux de Mélodie. C’est ce manque d’éléments, selon le président, qui n’a pas permis de retenir la séquestration et le meurtre de la petite Mélodie contre l’accusé. Les premiers témoins ont commencé de déposer. Tous sont sûrs d’avoir bien vu, ce samedi 14 juin 1997, l’homme à la minerve (Moal en portait une ce jour-là) à Chaumont, prés du domicile de la mère de Mélodie. Certains parlent d’un individu avec une carapace...

Séverine Blanchard, à la barre, rappelle :
- « Il avait même les yeux clairs ». Le président Camara lui fait remarquer qu’elle devait être particulièrement attentive, car elle était en voiture lorsqu’elle a fixé (l’homme à la minerve). Il ajoute qu’elle n’a pas reconnu Moal sur les photos d’identification. Le témoignage d’une pâtissière, Régine Dumont, installée dans la rue de Verdun, face à l’immeuble de Mélodie, semble capital :
- « Moi, je suis certaine d’avoir vu cet homme, rue de Verdun devant le N° 20, à la porte de chez la petite. Il a même sonné ».
Mais les horaires ne collent pas. Elle dit avoir vu le suspect et une femme à la fenêtre à l’heure ou elle met en place les viennoiseries :
- « Il était entre 9 heures moins le quart et 9 heures et demie ».
Le président Camara lui demande si elle est sûre de l’heure :
- « je le jure ! ». Réplique-t-elle. Hors, à l’heure indiquée, Moal retirait de l’argent à sa banque, puis avait rendez-vous chez son assureur et,
Aurore Briand était encore chez elle avec Mélodie. Appelée à la barre, la mère de Mélodie affirme :
- « On n’a pas sonné. Si on avait sonné, j’aurais entendu ».
Jean-Philippe Moal ne nie pas être passé rue de Verdun ou il a été aperçu par les témoins, mais il a lui aussi une certitude :
- « Je n’ai pas sonné à la porte et je ne suis jamais monté ce jour-là chez Aurore ».
Sagement assis dans le box des accusés, un bon père de famille, certes grand coureur de jupons. Face a lui, une ancienne maîtresse, mais aussi une mère dont les étreintes volages ne sont plus un secret pour personne, pleure sa petite fille de neuf ans, retrouvée morte. Tout autour, le doute, les contradictions et cette cruelle incertitude qui grandit de jour en jour : Jean-philippe Moal a-t-il enlevé Mélodie Briand ? L’a-t-il fait par dépit ? Par crainte ? Par accident ?

L’a-t-il seulement croisée... Et surtout, comment expliquer ce curieux trou de mémoire, à l’heure de la disparition, d’un accusé qui clame son innocence depuis le début de l’affaire ? Dans la salle bondée des assises de la Haute-Marne, à Chaumont, on attendait, avec beaucoup d’impatience, la venue de l’ancien voisin de cellule de Moal. Détenu pour trafic de stupéfiants, Djamel Benkader avait, en effet, expliqué au juge d’instruction que Moal s’était livré, en sa présence, à quelques confidences, lui laissant d’abord clairement entendre qu’il en savait long sur la mort de la petite Mélodie, puis affirmant :
- « Je ne l’ai pas tuée, c’est un accident ! ».
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Pascal
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MessageSujet: Re: LE LIVRE...   LE LIVRE... Icon_minitimeVen 30 Mar - 3:18

Pourtant Djamel Benkader a refusé de témoigner. Il n’est arrivé à la barre qu’à 14h00, l’air furibard, escorté de trois policiers qui ont préféré lui laisser les menottes, tant il semblait hargneux.
- « Non, je ne le connais pas. Il y à un malentendu, c’est la première fois que je rencontre ce monsieur ».
Clame-t-il alors, en désignant Moal.
Le président l’interrompt :
- « Il faut prêter serment ». Pas facile, avec des menottes, de lever la main droite. Djamel Benkader peut enfin s’expliquer :
- « J’ai un cousin qui tombe toujours en prison ». Ledit cousin, qui se serait fait passer pour Benkader lors de son incarcération, aurait, lui, effectivement séjourné dans la même cellule que Jean-Philippe Moal.
- « Il a voulu profiter un peu de cette affaire ». Poursuit-il. Dans le but, sans doute, d’obtenir une remise de peine.
- « Moi, je suis de Paris, j’ai rien à voir avec cette histoire ». Conclut-il. Une fois ce témoin disparu, Moal est prié de l’identifier. Est-ce, oui ou non, son ancien voisin de cellule ?
- « Il lui ressemble, mais je ne peux pas dire si c’est lui ». Répond-t-il calmement. Une vague de perplexité inonde le tribunal.
Voilà qui achève de brosser les incohérences de ce terrible dossier : Après l’automobiliste qui, sous la pluie, identifie formellement les yeux clairs de Moal sans toutefois le reconnaître par la suite sur une photographie. Après la pâtissière qui l’a formellement aperçu devant l’immeuble de Mélodie à l’heure ou (et c’est une des rares certitudes) il retirait de l’argent à la banque, voici donc le témoin qui affirme formellement n’en être pas un ! Prés de Chaumont, il y a bientôt deux ans, une petite fille est morte. Et cette mort demeure, inexorablement, un mystère. Implacable au cours de son réquisitoire, l’avocat général Patrick Dupuis a fustigé Jean-Philippe Moal :
- « Un terrassier qui a un trou de mémoire aussi carré que s’il avait été creusé à la pelleteuse... L’enlèvement et la mort de Mélodie, dans ces conditions, méritent la réclusion à perpétuité ! Ou alors les choses n’ont plus de sens ».
Evoquant toutes les pistes envisagées par les enquêteurs, mais toutes écartées, l’avocat général sait : (Qu’il y à des choses qu’on ne saura jamais).

Se sont présentés à la barre, durant deux semaines, une famille solidaire, convaincue de l’innocence du père. Puis diverses autres personnes, qui de ses adultères successifs, qui de son comportement irréprochable ou ne contrôlant pas sa force envers les enfants.
- « Qui croire ? ». Interroge l’avocat général.
- « Tout le monde, parce que c’est ça, la vie. Cà n’est pas tout blanc ou tout noir. Le monde est plein de gens normaux qui commettent des choses anormales ».
Quand aux mobiles :
- « Ce n’est pas ce qui manque, dans cette affaire. Quand on a demandé à Moal quelles auraient pu être les motivations du meurtrier de Mélodie, il a évoqué la vengeance ou la peur. Ca sonne vrai, tout ça ! ».
Son ex-amie, Aurore Briand, la mère de la petite victime, l’aurait, dit-elle, éconduit au mois de mars 1997 :
- « Peut-être que Mélodie a payé de sa vie une sordide histoire d’adultes, à moins qu’il n’ait fait quelques chose avec elle parce qu’il n’avait pas trouvé la mère ». Suggère l’avocat général.
Le procureur a une certitude :
- « C’est Jean-Philippe Moal qui a enlevé Mélodie. Il a commis une erreur. La minerve qu’il portait depuis un accident de voiture et à laquelle il s’était trop habitué a été vue et revue par trop de témoins dans la rue ou habitait la fillette ».

- « Il a manifestement sous-estimé ce que j’appellerai l’effet carapace ». Rappelle Patrick Dupuis.
- « Ce fameux trou de mémoire entre 10h00 et 12h00, le 14 juin 1997. Ce trou-là est trop beau pour être vrai ! La mémoire de Moal était parfaite jusqu'à 10h15. Il sait ce qu’il risque, lui, puisqu’il sait ce qu’il a fait. Il joue la dernière carte de son jeu, le silence... On a des témoignages qui sonnent vrai et des réponses qui sonnent faux. Rien ne sort de son cœur sans avoir été mouliné par sa raison ». A conclut l’avocat général.
Me Paul Vinsous de la partie civile, dénonce une à une les déclarations fluctuantes de l’accusé :
- « Qui ne sont pas celles d’un homme qui n’a rien à se reprocher ». Et souligne les contradictions de ce briseur d’enfant ! Ce menteur professionnel qui :
- « Egrène les mensonges comme un chapelet ». Et de lancer :
- « Jean-Philippe Moal est bien celui qui a enlevé Mélodie. Pourquoi avez-vous emmené cet enfant vers la mort ? ».
Pendant plus d’une heure de plaidoirie, l’avocat a tenté à maintes reprises d’arracher la vérité à Moal. Me Vinsous devait conclure :
- « Nier est votre bagage. Mais tout le monde sait que vous êtes coupable ! Tout le monde sait maintenant ce que vous avez fait... ».
Les coups portés pendant prés de cinq heures par la partie civile et l’avocat général rendaient la tâche de Me Juliette Kaiser, l’avocate de Jean-Philippe Moal, bien difficile. Restait à entretenir le doute jusqu’au bout, en démontant point par point toutes les thèses de l’accusation, pour plaider l’acquittement. Me Kaiser a regretté que le dossier (escamote) la question principal :
- « Qui à tué Mélodie Briand ? La question n’a même pas été posée. Alors, si vous condamnez quelqu’un à la perpétuité, il faut être certain que c’est le bon. Certain qu’il n’y en a pas un autre derrière... ».


*- « Le verdict de la cour d’assises de la Haute-Marne à Chaumont, est tombé tard dans la soirée du 28 mai 1999. Le jury n’a pas suivi l’avocat général, qui avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité contre Jean-Philippe Moal, accusé de l’enlèvement suivi de la mort de la petite Mélodie, neuf ans. Les jurés ont tranché, en condamnant Jean-Philippe Moal à vingt ans de prison... »

Pascal.
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